Un match se joue parfois au niveau des émotions et à Richelle, c’est Raeren qui a le mieux canalisé les siennes. Une maîtrise des nerfs et du jeu qui lui aura permis de s’offrir un joli succès tout en plongeant les locaux dans leurs premiers doutes.

Mené au score, et alors que le jeu se durcit depuis le retour des vestiaires, Mauro Lo Presti commet une vilaine faute sur Benoît Simon. En colère, le défenseur se relève et balance des noms d’oiseau à son agresseur, ne laissant pas d’autres choix à l’arbitre que de lui brandir une carte jaune. Quelques minutes plus tard, les deux protagonistes se lancent dans un duel aérien qui voit le Richellois le frôler avant de se faire exclure par un arbitre peu à son affaire et bien trop cavalier dans sa manière de parler aux joueurs. Si ces actions n’expliquent qu’en partie les raisons de la défaite subie par Richelle, elles prouvent surtout que son adversaire a mieux géré le volet émotionnel des débats. « Nous avions envie de faire quelque chose de bien, surtout après notre défaite à la Calamine mais cela n’a pas fonctionné, notamment au niveau de notre circulation de balle« , précise Benoît Waucomont avec justesse. « Depuis la reprise, nous ne sommes pas dans la bonne dynamique, en raison des intempéries et des défections dans le noyau. C’est notre premier revers à la maison et notre second de rang. La machine se grippe donc un peu, il va falloir se remettre au boulot pour ne pas tomber dans une spirale négative« .
Tout le contraire du vainqueur du jour. En enchaînant une huitième rencontre sans mordre la poussière, Raeren est en pleine forme. « La série est belle et nous met en confiance« , précise Eric Vandebon. « J’ai la chance de pouvoir compter sur noyau bien balancé, entre la fougue de la jeunesse et l’expérience d’éléments plus routiniers. Cela s’est vu dans un match compliqué, au cours duquel nous avons su faire le gros dos avant de piquer là où ça fait mal. Quand je vois l’envie et l’abnégation de mes gars, même ceux en manque de temps de jeu, je me dis que nous possédons de belles ressources ».
Un amas de forces vives, tout le contraire de son opposant. Pour la troisième fois d’affilée, Richelle s’est vu réduit à dix, « de quoi nous obliger à bricoler« , mais doit surtout croiser les doigts pour Maxime Thys et Martin Leroy, sortis sur blessure. Si le second cité se voulait en colère « pour une faute inutile alors que le ballon est parti« , le premier quittait le vestiaire en boitant, une raclette dans la main droite en guise de béquille et avec le soutien d’Alexandre Rausin. « Pas facile la vie des footeux« , souriait le gardien, de quoi prouver que les émotions négatives étaient retombées.
Source: Ludovic Baeten – La Meuse
